Depuis plus de 30 ans, le réseau ENVIE agit au quotidien pour l’inclusion sociale et la transition écologique. À Rennes, comme dans plus de 50 autres territoires en France, des femmes et des hommes reprennent pied dans la vie professionnelle grâce à des activités de réemploi, de transport et de recyclage de déchets électroniques.
Mais aujourd’hui, cette belle dynamique est gravement menacée.
Un choc brutal venu des appels d’offres
Suite aux dernières décisions prises dans le cadre des appels d’offres d’Ecosystem – un éco-organisme chargé de la gestion des déchets électriques et électroniques –, les structures du réseau ENVIE risquent de perdre la moitié de leurs volumes d’activité logistique.
Concrètement, cela signifie :
- la disparition de plusieurs structures logistiques,
- des conséquences en chaîne sur les ateliers de reconditionnement,
- et à court terme, la suppression de plus de 1 000 emplois dans le secteur de l’insertion.
À Rennes, l’entreprise d’insertion ENVIE 35 est en première ligne. Deux marchés clés, aujourd’hui menacés, représentent 30 emplois à temps plein sur un total de 60. Et c’est sans compter les effets domino liés à la perte d’accès aux gisements de D3E (Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques), qui alimentent l’essentiel de notre production d’électroménager rénové.
Une logique contraire aux engagements écologiques et sociaux
Cette mise en concurrence axée quasi exclusivement sur le prix balaie d’un revers de main les critères sociaux, environnementaux et territoriaux que la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) entend pourtant défendre.
Quel est le sens de cette stratégie ? Peut-on réellement parler de transition écologique si les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont exclus des marchés publics au profit de modèles industriels déconnectés du terrain et des besoins sociaux ?
Il est encore temps d’agir
J’ai interpellé le ministère de la Transition écologique pour demander une révision urgente des conditions de l’appel d’offres d’Ecosystem. Le lundi 12 mai, je me suis rendu avec Nathalie Appéré, Tristan Lahais et Laurent Hamon, dans les locaux de ENVIE35 pour leur témoigner de notre soutien et de notre mobilisation pour faire entendre la voie de ENVIE et défendre une économie inclusive et durable.
Ce n’est pas seulement le sort d’ENVIE 35 ou de quelques dizaines d’emplois qui se joue. C’est une vision de l’économie, une méthode de travail au service des plus fragiles, un engagement concret pour l’environnement qui risquent de disparaître.