Lors des Questions au Gouvernement du mercredi 2 novembre 2022, j’ai posé une question au Ministre de l’Ecologie Christophe Béchu sur les mégabassines, suite aux manifestations à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres contre un projet de retenues d’eau.
Avec le groupe Ecologiste, nous refusons cette privatisation de l’eau au profit de la pérennisation du modèle agro-industriel.
Retrouvez l’intégralité de ma question ci-dessous.
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« Samedi, plusieurs milliers de personnes s’étaient réunies à Sainte-Soline en soutien aux opposants à la construction d’une méga-bassine d’eau.
Je souhaiterais me concentrer sur le fond de cette question : Ayons une vision d’ensemble, une réflexion globale, rationnelle et scientifique.
La question posée est bien « quelle utilisation de l’eau pour quelle agriculture ? »
Contrairement à ce que répètent en boucle leurs promoteurs, il ne s’agit pas de récupérer directement l’eau de pluie : les méga-bassines sont remplies principalement par des systèmes de pompage dans les nappes phréatiques et les cours d’eau.
Ceci accentue la pression sur les ressources en eau, alors que les nappes peinent à se reconstituer.
Sans recharge hivernale suffisante des zones humides et des sols, les fonctionnements écosystémiques de régulation sont impactés. C’est donc l’agriculture et la biodiversité qui sont mises en danger.
Nous ne sommes pas là dans une logique collective de réservoir d’eau qui serait initié par toutes les parties prenantes mais bien dans une logique d’accaparement de ce bien commun par une minorité, pour des productions inadaptées destinées à l’exportation ou à l’élevage industriel.
Nous dénonçons le déni démocratique et le court-termisme : la manière dont s’implantent les méga-bassines est révélateur d’une absence de gouvernance partagée autour des orientations agricoles d’un territoire.
Pourtant, d’autres solutions paysannes et innovantes d’irrigation existent, adaptées au changement climatique, elles sont déjà pratiquées sur les fermes agro-écologiques.
Monsieur le Ministre, quand allez-vous stopper ces projets non pensés, qui reviennent à poser une rustine sur un schéma sans avenir ?
Allez-vous enfin vous engager vers une autre politique de l’eau, une politique qui défend une irrigation en lien avec les écosystèmes, une politique qui répartit équitablement et durablement la ressource au service d’une agriculture paysanne dense en emplois ?
A quand une gestion de l’eau transparente, démocratique et profitable à toute et à tous ?
Votre Gouvernement parle de violence, se paye de mots en agitant scandaleusement le mot d’éco-terrorisme. Une stratégie d’écran de fumée pour ne pas parler du fond. »