Loi sur le pouvoir d’achat : un texte aux mesures court-termistes, et dangereuses pour le climat !

, le 1 août 2022.

Nous avons examiné la semaine dernière le projet de loi sur le Pouvoir d’achat au Sénat.

Un texte qui signe de graves reculs pour l’écologie et s’inscrit dans une logique de primes court-termistes qui ne permettent pas de protéger le pouvoir de vivre des français.e.s.

Sur le volet énergétique, à travers ce projet de loi, le Gouvernement a surtout démontré son incapacité à anticiper cette crise énergétique majeure, qui ne date pas de la guerre en Ukraine. Il se retrouve aujourd’hui dans l’urgence de trouver des solutions de courte vue pour assurer nos approvisionnements de gaz ces prochains mois, et issus de productions souvent très nocives pour le climat.

Nous nous sommes notamment opposés à l’installation d’un terminal méthanier ainsi que la suspension ou la minimisation des réglementations environnementales qui y sont associées. Ce terminal va décupler l’importation de GNL et donc de gaz de schiste, l’une des énergies fossiles les plus polluantes, et qui ne fait que nous maintenir dans une croissance carbonée climaticide.

Nous avons alerté sur la réouverture temporaire de la centrale à charbon de Saint-Avold : une situation causée notamment par la mise à l’arrêt d’un réacteur nucléaire sur 2 depuis quelques mois. Nous avons plaidé pour la nécessité de l’encadrer drastiquement, et si nous sommes toujours peu entendus par la majorité sénatoriale et le Gouvernement, nous avons tout de même réussi à faire adopter un amendement pour que le Haut Conseil pour le climat émette un avis sur les compensations des émissions de CO2 prévues par le texte.

Le projet de loi fait également largement l’impasse sur la sobriété qui est pourtant un moyen d’accompagner les ménages contre l’inflation et de renforcer notre autonomie énergétique. Je pense bien sûr à la rénovation thermique des bâtiments, un enjeu essentiel pour réduire nos consommations énergétiques mais aussi les factures des ménages. Il faut pour cela étendre le nombre de ménages éligibles, et faciliter l’accès aux financements.
Notons malgré tout une petite victoire : l’adoption d’un amendement de notre groupe qui prévoit, en cas de menace sur la sécurité d’approvisionnement électrique, que le ministre de l’énergie puisse interdire les panneaux numériques publicitaires partout.

Non à l’importation de gaz de schiste !

Nous avons également défendu des mesures fortes pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles je pense à notre amendement pour un embargo total sur le gaz russe au 1er janvier 2023, afin de tarir le financement de la guerre menée par Moscou. Si au final le Sénat a rejeté cette mesure forte et symbolique, il a fait l’objet d’un débat intense en séance sur l’origine des énergies que nous importons, trop souvent issus de pays autocrates, voire pire. Un état de fait qui plaide une fois de plus en faveur d’un déploiement massif et rapide des énergies renouvelables, seules énergies de paix, qui permettent notre souveraineté.

Pour un embargo sur le gaz russe

Enfin, nous avons défendu des mesures pérennes pour aider les plus précaires, comme le SMIC à 1500 euros, le blocage de la hausse des loyers, ou encore la mise en place d’un service minimum de l’électricité. Un amendement similaire (limité aux résidences principales) a été adopté, nous espérons qu’il sera maintenu à l’issue de la commission mixte paritaire.

Enfin, sur l’Arenh (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique), nous déplorons que son plafond ait été relevé de 20 Twh, au détriment de la situation financière d’EDF déjà très dégradée. L’Arenh mis en place pour masquer le coût réel du nucléaire, doit être mis en extinction rapidement !

Pour toutes ces raisons, avec le groupe Ecologiste, nous avons voté contre ce texte, dangereux pour notre environnement, pour notre système de protection sociale,  laissant de côté la question centrale des salaires, et des mesures structurelles de sobriété, pourtant ô combien nécessaires !