Projet Cigéo à Bure et visite de l’EPR de Flamanville : le nucléaire n’est ni une énergie d’avenir, ni une énergie verte

, le 13 juillet 2022.

Alors que le Parlement européen vient d’adopter une taxonomie “verte”, incluant le gaz et le nucléaire, le projet CIGEO de centre d’enfouissement des déchets nucléaire à Bure, déclaré d’utilité publique par deux décrets du Gouvernement, vient rappeler que le nucléaire n’est ni une énergie d’avenir, ni une énergie verte.

Un projet dangereux et particulièrement irresponsable présentant de nombreuses failles de sécurité.
Cacher ces déchets hautement dangereux sans réversibilité ni contrôle à long terme n’est pas une solution.
S’il faut cesser d’en produire le plus tôt possible, en attendant, d’autres options existent pour gérer et surveiller les déchets nucléaires :

• la poursuite des recherches afin de réduire, en quantité et dans le temps, la nocivité des déchets radioactifs ;
• la sécurisation des entreposages et stockages actuels ;
• et, option qui semble la moins mauvaise pour la gestion des déchets radioactifs, le « stockage à sec en sub-surface ».

Nous avions d’ailleurs déposé une proposition de loi début 2022 portant diverses mesures visant à renforcer la sûreté nucléaire, la transparence financière et le contrôle parlementaire, dans laquelle nous proposions de financer des pistes de gestion des déchets radioactifs de long terme.

Sur la gestion des déchets, comme sur les questions de sureté et de financement, l’incertitude pèse sur la filière nucléaire, alors que le Gouvernement souhaite investir dans 14 réacteurs supplémentaires, pas prêt avant 20 ans.

J’ai encore pu le constater lors de ma visite de l’EPR de Flamanville avec la commission des Affaires Economiques du Sénat : derrière le site ultra sécurisé et l’investissement financier gigantesque, EDF peine toujours à assumer le cahier des charges de l’ASN en matière de sureté.

Vouloir se réfugier dans le nucléaire est un contresens qui nous fera perdre le temps que ses partisans prétendent nous faire gagner : les coûts faramineux engagés pour la construction de nouveaux réacteurs amputent d’autant notre capacité d’investissement dans les renouvelables.

C’est pourquoi je porte, avec le groupe Ecologiste, la sortie programmée du nucléaire, vers un mix énergétique 100% renouvelable, et un investissement massif dans la sobriété énergétique. Une sobriété juste, qui est un levier essentiel pour le pouvoir de vivre des français.e.s, la souveraineté énergétique et le climat.